La
Cantatrice Chauve (Ionesco) Analyse
Catherine Jameson
Prof. Noémie Le Roux
23 juillet 2013
Dans sa pièce,
La Cantatrice Chauve (publié en 1954),
Eugène Ionesco utilise la répétition des mots, des actions, et des phrases pour
mettre en avant l’insignifiance du temps. On peut sentir, en lisant ou en
voyant la pièce, le désordre et l’insignifiance d’une vie sans le temps comme on le connait
maintenant, consistant et toujours avec le même rythme. La répétition qu’il
utilise reflète
aussi la prédictibilité de la vie, l’uniformité qui aide la vie à continuer sans
beaucoup changer, dans un cycle.
Le
pompier, en récitant son anecdote « Le Rhume, » utilise de la même
manière le mot « dont » comme un signe de ponctuation (75-76). Sa
première phrase dure toute une réplique, qui est presque une page en entier. Il
faut séparer les propositions, et pour lui, il décide d’utiliser dont. Mais,
comme « dont » est un mot de causalité, ça crée une chaine longue de
causes et conséquences qui sont impossible à suivre. Les spectateurs, comme les
personnages dans la pièce, doivent être très perdus après avoir écouté une
histoire comme cela, mais c’est l’idée—il faut montrer l’absurde dans nos conversations.
L’action
la plus importante, qui est répétée plusieurs fois pendant la pièce, c’est le
son de la pendule. Une fois, elle sonne vingt-neuf fois, ce qui ne pourrait
jamais arriver en réalité, parce qu’il n’y a que vingt-quatre heures par jour,
et douze heures sur une pendule (36). De plus, à la page 20, il semble que la
pendule change le temps de l’action. Avant que la pendule sonne deux fois, ils se
demandent quel cadeau offrir pour un mariage, et après qu’elle ait sonné, ils
discutent de la mort du mari et du deuil après sa mort. M. Smith explique plus
tard que la pendule « a l’esprit de contradiction. Elle indique toujours
le contraire de l’heure qu’il est » (79). Ironiquement, la répétition, qui
semble indicative de l’uniformité de la vie, ici crée du chaos dans le temps.
Comme chaque répétition est identique aux autres, la vie est uniforme et chaque
minute, chaque conversation, semble interchangeable aux autres. On peut dire
qu’Ionesco a utilisé la personnification pour la pendule (elle a un esprit—de
contradiction !) pour souligner l’importance du temps dans notre vie, et aussi
pour montrer sa faiblesse et flexibilité.
Les feux
se répètent aussi, et le pompier peut prévoir quand ils vont arriver. Il dit,
absurdement, « Puisque vous n’avez pas l’heure, moi, dans trois quarts
d’heure et seize minutes exactement j’ai un incendie, à l’autre bout de la
ville » (87). Il y a plusieurs choses bizarres dans cette phrase : il
ne sait pas l’heure mais il sait la durée entre maintenant et le prochain feu,
trois quarts d’heure plus seize minutes font une heure et une minute (pourquoi
n’a-t-il pas dit cela ?), et le fait qu’il sait quand, exactement, il y
aura un incendie. Dans cette épisode, peut-être qu’Ionesco se moque des
personnes qui veulent tout planifier, quand ce n’est pas du tout possible.
L’exagération du personnage du pompier (c’est presque une caricature) aide à créer l’image
absurde d’un homme qui sait tout, et qui contrôle tout, même les incendies,
qu’on ne peut pas prévoir.
Finalement,
à la fin de la pièce, tous les personnages répètent « C’est pas par là,
c’est par ici » (101). On ne sait pas vraiment de quoi on parle, mais
premièrement, chaque personnage ajoute un mot à la fois pour créer la phrase,
avant de tout répéter. On travaille ensemble pour dire une phrase, mais on
n’arrive pas à trouver un sens. Cela devient fou, on dit la phrase sept fois
pour que la petite compréhension qu’on pouvait avoir disparaisse. Puis, on voit
soit les Smith ou les Martin, en même position qu’au début de la pièce, et on
voit que l’action du pièce est un cycle (101). Cela continuera à jamais.
Comme la répétition devient ennuyeuse, les
spectateurs ont la même expérience cyclique que les personnages ont. La pièce
finit de la même façon dont elle a commencée, ainsi on peut se demander si les
acteurs iraient refaire et refaire l’action à jamais. Les répétitions des mots,
des actions, et des phrases montrent les cycles de la vie et de la
conversation. Chaque fois qu’on voit un mot, une action, ou une phrase répétés,
on a un sens plus fort de l’uniformité de la vie. En regardant ou en lisant, on
peut commencer à se demander la différence entre la réalité et l’imagination.
L’absurdité de cette pièce, donnée par une utilisation de beaucoup de
répétitions, pose la question de ce qui est réel et s’il y a une vraie raison
de vivre, si tout est cyclique.
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