mardi 23 juillet 2013

Analyse de la pièce Le Cid : Le parallèle entre le devoir, l’amour, et le courage de Corneille.


De Sara Horsley, contributrice pour Ouvrez les Volets

Ce travail se veut une petite analyse pour montrer le parallèle entre les thèmes du devoir et de l’amour dans la pièce, Le Cid, du dramaturge Pierre Corneille. Dans cette tragi-comédie, écrite en 1637, deux personnages principaux doivent remplir leurs devoirs qui sont contradictoires à leur amour. On commencera par la description du style du texte (comme la syntaxe et la place des mots), ensuite une petite description des personnages et de l’intrigue, et finalement on montrera ce qui est le plus important ; le message que l’auteur a voulu faire passer à ses lecteurs. Le rythme du texte est aussi important car il aide à présager le destin des personnages principaux : on va le voir dans le paragraphe suivant.

Écrit en vers alexandrins, cette pièce a cinq actes et six à huit scènes dans chaque acte. L’unité d’action existe parce que l’amour défié et menacé des deux personnages principaux constitue presque tout le sujet de la pièce. Il y a l’unité de temps parce que l’histoire commence dans l’après-midi du premier jour, elle continue pendant la nuit et finit dans le deuxième jour. Alors, la règle des vingt-quatre heures est respectée. Tout se passe en Espagne à Séville, mais c’est l’unité de lieu que Corneille ne respecte pas. Les actes se déroulent dans trois endroits : la place publique, le palais du roi, et finalement la maison de Chimène. La syntaxe et la place des mots sont importantes pour le développement du thème. Dans cette tragi-comédie, on voit que les mots riment à la fin de chaque vers, et typiquement c’est deux vers qui riment à la fois. Voici est le premier strophe avec les mots rimant en italique : « Entre tous ces amants dont la jeune ferveur, Adore votre fille, et brigue ma faveur, Don Rodrigue et Don Sanche à l’envi font paraître, Le beau feu qu’en leurs cœurs ses beautés ont fait naître »[1]  Le rythme suggère une fluidité de l’histoire, et c’est vrai que cette pièce a un heureux dénouement pour les deux amants.

Bien sûr, il y a toujours des relations qui compliquent l’amour ou le devoir. Pour cette histoire, Don Rodrigue et Chimène sont les personnages principaux. Don Rodrigue (Don est comme Monsieur pour l’Espagnol) est le fils de Don Diègue de Bivar et amant de Chimène. Chimène est la fille de Don Gomès et maîtresse de Don Sanche. Don Gomès est le comte de Gormas. Don Fernand est le premier roi de Castille, le royaume à Seville. Un petite résumé de l’intrigue : Don Diègue et Don Gomès unissent leurs enfants qui s’aiment. Il y a une jalousie qui existe entre les deux pères, et Don Diègue convainc Rodrigue de tuer le père de Chimène. Rodrigue est déchiré entre son devoir et son amante à ce point dans l’histoire. Après la mort de Don Gomès (par la main de Rodrigue), Chimène demande la tête de Rodrigue mais il a l’opportunité de prouver son honneur. Le roi demande un duel entre Don Sanche (aussi amoureux de Chimène) et Rodrigue. Chimène dit qu’elle va épouser le vainqueur, c’est-à-dire Rodrigue. La pièce se conclut par la célébration de leur mariage. Malgré les défis dans l’intrigue, la fin est heureuse grâce au roi : « Et ne sois point rebelle à mon commandement, qui te donne un époux aimé si chèrement »[1]

Selon Corneille, le devoir l’emporte sur l’amour mais avec abattement et discorde. Ceci est bien démontré dans le texte que voici : « C’est générosité quand, pour venger un père, notre devoir attaque une tête si chère ; mais c’en est une encor d’un plus illustre rang, quand on donne au public les intérêts du sang. Non, crois-moi, c’est assez que d’éteindre ta flamme : il sera trop puni s’il n’est plus dans ton âme. Que le bien du pays t’impose cette loi : aussi bien que crois-tu que t’accorde le roi ? »[1] Alors, après avoir accompli leurs devoirs, Chimène et Rodrigue semblent encore insatisfaits. Néanmoins, on est en mesure de conclure que leurs devoirs qui sont dictés par leur amour filial l’emportent sur l’amour charnelle qu’ils éprouvent l’un pour l’autre.

Cette tragi-comédie de Corneille, avec les moments drôles mais aussi sérieux, est une bonne transition du théâtre de l’antiquité au théâtre sans règles. On voit le parallèle entre le devoir et l’amour dans l’histoire présentée, et que c’est toujours un grand défi. Le rythme du texte est une aide pour le développement de l’intrigue et donne une bonne fluidité à la pièce. Les personnages de Corneille se dévouent et les règles de trois unités sont moins respectées dans les textes de Corneille ; ceci est l’opposé de l’autre dramaturge de la même époque, Jean Racine, l’auteur de Phèdre. Bravo à Corneille, 1parce qu’il a reçu beaucoup de critiques et de reproches ! Le fait qu’il ait écrit une pièce pas ordinaire signifie qu’on a une bonne histoire à lire ou à voir au théâtre : moi, j’aime bien cette histoire. C’est sympa d’avoir une fin heureuse finalement. Merci Corneille, et félicitations !
             






[1] Corneille, Le Cid, Grenoble, Gallimard, Folio Classique, pg 47 & 146, 1993.

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